L’être humain s’est souvent pensé au moins en Occident comme un être à part, élu, supérieur parmi les animaux ou parmi les peuples dont il peinait ou dont il refusait de reconnaître l’humanité. Ce rang spécifique s’est longtemps étayé sur l’idée que l’être humain est doté d’une conscience, capable de langage et de science et que, en apparence au moins, l’humanité parvient à comprendre la nature, à l’asservir à ses fins, à la dominer.
Pourtant est-il si facile de refuser la conscience à de nombreuses espèces animales? La différence entre l’animal et l’homme est-elle qualitative ou quantitative, de nature ou de degré? Peut-on traiter l’animal comme une simple marchandise, une matière organique destinée à notre alimentation ou à notre divertissement?
Au demeurant, quelle spécificité peut être reconnue à l’être humain? Qu’implique la conscience humaine en termes d’existence et pas seulement de vie biologique ou économique, en termes de responsabilité et de morale?
Les productions qui résultent des techniques et du savoir de l’humanité manifestent-elles une supériorité, un danger ou un bénéfice inéluctable? Par leur nature ou par leur usage ou leur excès?
Les créations artistiques n’indiquent-elles pas justement une étrangeté spécifique de l’être humain par rapport au seul souci de la survie?